Je réagis à un commentaire anonyme sur mon premier post du même titre...
Créer une société n'est pas de mon point de vue l'apanage des diplômés. C'est même le contraire en France : notre système éducatif nous prépare à entrer dans les grands groupes, pas à prendre des risques. Dans les "start-up" issues de Gemplus, il y a un vendeur de patisseries orientales, un créateur de mur d'escalade, un installateur de systèmes solaires, un technicien téléphone, etc... Il n'y a pas que des sociétés high tech avides d'entrer en bourse. Gemplus a des défauts, mais la boite a été le terreau de nombreux créateurs d'entreprise : j'y vois la conséquence de l'emploi régulier du langage de conquête.
Mon propos est de dire que le langage est l'un des instruments de la motivation. En adoptant un langage de conquête, on se met psychologiquement dans un sens positif. Cela ne fait pas tout, bien sur, et il faut rester vigilant sur les dérives manipulatoires.
Je lis dans le propos de David: "concernant l'être humain viré, c'est un véritable désastre". Je trouve le mot "désastre" très, trop fort. Quand je pense désastre, j'ai des images de catastrophes dans la tête. En France, nous bénéficions d'une couverture sociale qui ne nous met pas à la rue. Etre viré est une épreuve, certes. Tout le monde ne se relève pas des épreuves, bien sur. Mais personne ne traverse la vie sans épreuve. Il ne sert à rien de se lamenter sur le fait qu'il y a des épreuves. C'est une donnée certaine, la seule option est de repartir.
Mon propos n'est pas non plus d'encourager les licenciements. Il y a des quantités de choses à faire avant de licencier : réduire les coûts de fonctionnement (dont certains sont scandaleux), lancer de nouvelles initiatives, partir vers la conquête de nouveaux marchés, taper dans le trésor de guerre, ...
Enfin, langage de conquête ne veut pas dire se moquer ou manipuler les autres: être viré, ce n'est pas drôle et il y a une période de deuil à respecter. Pendant le deuil, ce n'est pas le moment de sortir une panoplie de phrases vides de sens ou positives à l'excès. L'heure est à l'écoute et à la compréhension.
Mais ensuite...